• [Avis] The Witness : L'art de se retourner le cerveau

    The Witness, ce petit jeu 3D indépendant développé par Jonathan Blow, arrive en force 7 ans après la sortie de Braid. Capable de retourner le cerveau en quelques minutes, êtes vous prêt à relever ce qui pourrait être votre plus gros challenge vidéoludique ?

     

    Pour commencer, compte tenu du principe du jeu, aucun spoil ne sera présent dans cet article.

    Développé en tant que jeu indépendant, The Witness est sorti du cerveau de Jonathan Blow, le père de Braid, ce jeu qui sollicitait notre matière grise à l’époque et qui a réussi à en ralentir certains d’entre nous. Ne vous inquiétez pas, The Witness poursuit la lancée le Braid et viendra mettre votre matière grise à l’épreuve.

    Sorti en janvier 2016, The Witness nous plonge dans un jeu d’exploration et de puzzles. Jonathan Blow vient casser les codes du jeu vidéo en nous proposant un jeu qui débute sans le moindre tutorial ni la moindre explication. Le jeu se déroule sur une petite île perdue au milieu de nulle part, et vous êtes la seule personne présente sur ces lieux. Aucune explication n’est donnée en début de jeu, pourquoi êtes-vous là, que se passe-t-il sur cette île, que devez-vous faire ? Tant de questions qu’il vous faudra résoudre au cours du jeu (pour un jeu de puzzle, c’est un classique).

    Ne vous attendez pas par ailleurs à avoir une bande-son de qualité pour vous accompagner dans la résolution de vos énigmes, car elle n’existe pas. Vous ne serez donc pas dérangé par une musique tout au long du jeu, mais seulement accompagné par l’ambiance du décor qui vous entoure (oiseau, vague…).

    Pour ce qui est de la narration du jeu, ne vous attendez pas à une histoire ou rencontrer des personnes, vous êtes l’unique personne sur cette île et les seuls contacts possibles seront à travers des petits enregistrements sonores ou encore vidéos que vous pourrez trouver un peu partout sur l’île. Vous n’aurez que des morceaux d’histoires, qui laissent place à votre imagination afin de la résoudre à votre manière tout comme les puzzles.

    Pour mettre à rude épreuve votre matière grise, le jeu se dote de pas loin de 667 énigmes à résoudre plus ou moins difficiles en fonction de votre capacité à analyser. Attendez-vous à une expérience vidéoludique qui sort de l’ordinaire, car contrairement à ce que vous avez pu jouer pour le moment, n’attendez pas d’explications ou de tutoriel pour vous accompagner lors de votre aventure. Vous êtes seul sur votre île, et le jeu ne viendra pas vous donner la main, pour avancer, ne comptez que sur votre intelligence. C’est d’ailleurs sur ce point que joue la difficulté du jeu, pas de mode facile ou de mode difficile, juste vous et votre cerveau. Autant dire que certains d’entre vous réussiront à franchir les énigmes sans encombre (du moins jusqu’à la première heure de jeu) tandis que d’autres réussiront à rester coincer sur la même énigme pendant plusieurs heures. Bien que le jeu semble à première vue paisible et calme, attendez-vous à devoir retrousser vos manches et faire preuve de beaucoup de patience pour pouvoir avancer. Pas besoin de réflexe ou quoi, The Witness s’intéresse seulement sur notre jugeote et notre goût pour les casse-têtes.

    Avant de commencer, parlons un peu des graphismes de ce jeu. Vous remarquerez que chaque objet, chaque décor ou chaque chose est à sa place. Est-ce que cela est utile, va-t-on s’en servir pour résoudre une énigme, à vous de le découvrir. Vous l’aurez compris, le titre repose sur une cohérence et des détails qui mettront vos résolutions d’énigmes à rude épreuve. Ne vous attendez pas par contre à voir un jeu extrêmement beau par des graphismes à couper le souffle. C’est assez simple, mais très coloré, ce qui ne nous laisse pas de marbre et nous séduit tout au long du jeu. Bien que ses graphismes soient simples, attendez-vous cependant à être étonné de la qualité et de la variété des décors qui vous entourent. Il suffit de se balader pour remarquer un bunker caché, un passage souterrain ou encore un chemin dans la forêt pour découvrir de nouvelles énigmes et passer d’un décor à un autre sans vous en rendre compte.

    L’histoire commence au fond d’un couloir, vous êtes lâché là, sans indication, avec une porte fermée au loin et votre premier puzzle à résoudre. Le seul moyen d’interaction se fait à l’aide d’un petit point blanc (votre curseur) qui va permettre de tracer des lignes à des endroits prévus pour résoudre vos puzzles. Généralement, les énigmes se font sur une sorte de panneaux, éparpillés un peu partout sur l’île, allumés ou non, à vous de suivre l’ordre pour pouvoir les allumer. Toutes les énigmes disposent d’au minimum un point de départ (représenté par un gros rond où poser votre curseur) et d’une arrivée. Pour résoudre les énigmes, rien de plus simple, il suffit de partir du point de départ et d’arriver à l’arrivée en traçant un parcours continu sans lâcher votre curseur ni croiser votre tracé. Facile me direz-vous ? C’est là que repose toute la difficulté du jeu, un simple tracé peut vite faire travailler votre matière grise et vous faire réfléchir un long moment. Tout est cependant devant vos yeux, il suffit juste de prendre le temps de regarder et réfléchir. Le système du jeu est assez simple, si vous ne comprenez pas, c’est que vous n’êtes pas attentif.

    Vous évoluez à la première personne, ce qui donne un sentiment d’immersion un peu plus poussée, à vous d’avancer tranquillement en admirant tous les détails du jeu ou alors de foncer jusqu’à la prochaine énigme. Le titre repose sur un système où la mort, les chutes ou encore les sauts sont impossibles. De plus, vous êtes dans un jeu d’énigmes, donc pas de barre d’expérience, pas d’inventaire, seulement votre capacité d’analyse fera l’affaire pour arriver au bout des casse-têtes. Attendez-vous tout de même à connaître ce petit sentiment de frustration après avoir cherché encore et encore devant votre petit panneau, pour savoir comment rejoindre le départ à l’arrivée, puis passer à un autre puzzle et découvrir quelque chose d’encore plus compliqué.

    Cela étant dit, certaines énigmes révèlent parfois une difficulté assez impressionnante et il se peut que vous ayez à sortir une feuille et noter le puzzle afin d’avoir un peu plus de retrait pour essayer de le résoudre. Grâce à ce genre de difficulté, il en ressort un sentiment de fierté et de satisfaction à résoudre et comprendre la mécanique des puzzles, on arrive à comprendre ce qu’il faut faire et éviter de faire, mais on reste coincé, et d’un coup, l’idée surgit de nulle part et on avance. Certains d’entre vous risquent tout de même de céder à la facilité et de taper dans la barre de recherche « solution Witness » afin de passer le panneau d’énigme plus facilement.

    Prenez tout de même le temps d’analyser le décor, les paysages et tout ce qui vous entoure. Le jeu regorge de petites astuces et son level design nous propose une variété d’environnement et des paysages qui méritent de nous y attarder. Comme on a pu le voir plus haut, on ne viendra pas vous prendre la main pour vous dire d’aller d’un point A à un point B, c’est à vous de décider où aller et quelle énigme choisir. L’avantage de cette approche, c’est que rien ne vous empêche de changer d’énigme si vous êtes coincé, et d’y revenir plus tard, c'est sûr qu'avec 667 énigmes vous avez le temps d’en passer plusieurs avant de faire un tour complet de l’île (tous ne sont pas à résoudre pour terminer le jeu).

    Cependant, il faut savoir que The Witness est découpé en plusieurs parties. L’île dispose de plusieurs atmosphères, de la forêt couleur automne au désert en passant par la plage. Chacune de ces zones regroupe un style de puzzle bien à lui et donc une nouvelle façon de les résoudre.  Rien ne vous empêche donc si jamais vous êtes coincé dans la partie désertique, d’aller explorer une autre zone pour découvrir un nouveau style de puzzle.  Il faut noter tout de même que pour avancer et avoir accès à la zone qui débloque la fin du jeu, il faut réussir les différentes atmosphères du jeu afin d’activer un laser qui pointera dans une direction de l’île pour permettre d’activer un puzzle et donc la zone de fin. Après avoir terminé une énigme, pas le temps de se reposer, le titre vous mettra face à une nouvelle énigme, et ainsi de suite.

    Pour conclure, c’est ainsi qu’il ne vous faudra pas loin de 20h de jeu pour pouvoir le terminer, tout dépend de votre logique et capacité d’analyser. Cependant, si vous souhaitez faire les 667 tableaux et finir le jeu à 100% vous aurez de quoi vous occuper un bon bout de temps. Attention tout de même, The Witness est un jeu de logique pur et dur, et si vous n’êtes pas patient ou si ce genre de jeu n’est pas fait pour vous, vous risquez de passer plus de temps à rager qu’à profiter et faire travailler votre matière grise. Si en revanche vous aimez ce genre de défi, attendez-vous à sortir votre crayon et vos feuilles afin de résoudre les énigmes les plus tordues et y penser au quotidien. The Witness regorge de défis et d’intrigues, destiné à un certain public. Patience et analyse sont les maîtres mots et il faut accepter de pouvoir se remettre en question et d’être tenu en échec par une simple énigme afin d’y revenir plus tard plus fort et découvrir ce sentiment de fierté une fois la réponse en tête.

     

     

    Fiche technique

    Sortie : 26 janvier 2016

    Plateformes : PS4-PC

    Genre : Exploration-Puzzle

    Développeur : Jonathan Blow

    Nombre de joueur : 1

    Prix : 36.99€

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